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frouchetouloumes
13 février 2011

Relecture

Maladie bi-polaire... Le diagnostic est posé depuis quelques jours maintenant. L'ainé finit son séjour dans une maison dit de repos. A l'âge de la retraite, il se demande à quelle sauce l'avenir le mangera. Plus de maison, une famille dispersée, des foyers de colère allumés ici et là. Certains l'imaginent pensionnaire d'une communauté religieuse. Evidemment, ça nous arrangerait bien qu'il se fasse de nouveaux amis. Lui n'est pas de cet avis. Mais quand on dépend et des uns et des autres, comment affirmer haut sa volonté ? Dans un petit courrier qui accompagnait un peu de paperasserie; il m'écrit quelques lignes: "que serais-je sans vous?" Moi je crois dur comme fer qu'en prenant soin de lui, nous prenons de nous et de notre famille. Cet événement crée des liens. Ceci est dit sans calcul, je laisse juste les mots s'installer sous les touches. Et puis je fais ma maligne mais s'il me disait demain": tu m'accueilles quelques jours", je serai comme les autres:  effrayée par la force du non. 

Ce n'est pas si facile d'apprendre à aimer pour la seconde fois celui qui nous a malmenés. Mais si on se libère un peu des chaînes de la réflexion. Si on se laisse simplement aller à l'instinct des siens, alors peut être qu'on peut atteindre un petit bout d'essentiel. La quatrième de la fratrie me dit ": c'est le fils de maman. Elle ne l'aurait jamais abandonné." Elle ajoute": j'aimerais que mes enfants soient bienveillants si l'un ou l'autre devait sombrer. J'aimerais qu'ils restent unis quoiqu'il arrive". L'ainé nous renvoie à nos rêves d'enfant. A mes rêves d'enfant quand j'écrivais à voix haute le scénario d'une famille exemplaire: ce genre d'histoires béates qui finissent leur carrière en téléfilm sur la 6. 

Pendant ce temps, un oeil posé sur l'horloge et l'heure de sa sortie, l'ainé relit sa vie à la lumière d'une maladie bi-polaire. Les médecins se félicitent de cette belle invention: bi-polaire, voila un mot béni qui évite les questions embarrassantes. On vous met la maladie dans un grand sac fourre-tout. Hop, on ne fait pas le détail. Au fait, je vous l'emballe ? 

 

 

 

 

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Commentaires
F
Pardonner, c'est peut être plus facile qu'aimer à nouveau. Certains événements, surtout quand ils se répètent, provoquent chez moi une espèce d'endormissement affectif: je crois que c'est de l'indifférence. Ca me protège. Et le plus difficile aujourd'hui est de réveiller cet amour. D'autant qu'il ne me manque pas. Aie aie aie. <br /> bonne soirée Cloudy
C
Un bien beau post encore une fois. Fort. Il faut savoir pardonner sans doute, pour garder vivaces les liens d'antan, de quand on était enfant et (encore) un peu naîfs.<br /> Pour ce qui me concerne je n'ai pas encore su faire. Mais de cet acte fort viendra peut être ma propre libération...
F
Je viens de passer un bon bout de temps sur le blog des 4 soeurs. Il y a tant à comprendre.
C
J'avais oublié de mettre l'adresse, une vraie cervelle de moineau http://les-maux-des-4-soeurs.hautetfort.com/
C
Je te donne à tout hasard l'adresse du blog de 4 sœurs qui vivent la même chose avec l'une d'entre elles. Peut être que les lire t'apportera un peu de réconfort.
frouchetouloumes
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